Albums cultes: The Beatles "Abbey Road" (1969)

Publié le par Megalo Paul



   La principale difficulté dans la rédaction d’une critique, c’est qu’il s’agit pour son auteur, d’équilibrer le subjectif et l’objectif. Il faut bien chercher à décrire les qualités et les défauts intrinsèques de l’œuvre, en dehors de toute expérience personelle (cependant, une critique peut-elle être vraiment bonne si elle n'exprime pas aussi l’émotion ressentie par le critique lui-même?).  Décrire objectivement cet ultime album des Beatles n’est donc pas pour moi une mince affaire, puisqu’il est bien ici question de ce que je considère comme le nec plus ultra de la pop. Difficile d’être moins objectif…mais je prends peu de risque en portant ce jugement sur « Abbey Road » : comment ne pas reconnaître en effet la valeur universelle de ce chef d’œuvre mélodique, de cet énorme friandise pour les oreilles ? Ecouter Abbey road, c’est comme manger un mille-feuilles ; et sous chaque feuille on trouve une trouvaille sonore, une mélodie imparable, une chanson inoubliable. De « Come Together » et sa basse funky à l’apothéose symphonique et mélodique du medley final, en passant par « Something » et son solo de guitare limpide, « Here come the sun », comptine la plus ensoleillée qui soit, « Because », ses cœurs à Capella bouleversants, et « Octopus’s garden » chanté par le roublard Ringo, peut-on rêver d’un meilleur itinéraire audiophonique? Pourtant, la joie, l’extase même, à l’écoute de ces titres ne doit pas  laisser caché le fait que cet album et le fruit d’un recollage de morceaux, d’une réconciliation un peu forcée des quatre Fab Four, un chant du cygne qui fini en queue de poisson (Les jolies 23 secondes de « Her Majesty », inachevée).

 

Note : 20/20
A écouter de préférence : religieusement, dans une abbaye…

Anecdotes concernant l’album :

* La chanson « Come Together », fut écrite au départ en l’honneur du « pape du Lsd », le docteur Thimothy Leary, puis destinée à une campagne politique anti-Reagan. Elle apporta aussi à Lennon des démêlées avec la justice puisque la partie du couplet "Here come ol' flattop, he come groovin' up slowly" ressemblait étrangement aux paroles de « You can’t catch me » de Chuck Berry ( "Here come up flattop, he was groovin' up with me ») !

*Le medley final comporte un solo de chacun des membres du groupe, y compris de Ringo à la batterie, pourtant fermement opposé à cette pratique.

*La pochette mythique a donné lieu à de nombreuses interprétations toutes plus extravagantes les unes que les autres. En voilà quelques unes : Le seul à marcher pied nu est Paul McCartney, puisque celui-ci serait en fait décédé dans un accident de voiture en 66 et remplacé par un sosie (aussi doué que lui apparemment). John est quant à lui habillé en blanc, en première position, signe évident qu’il était prévu qu’il nous quitte le premier (officiellement, si l’on ne tient pas compte de l’histoire du sosie de Paul). Enfin (et encore plus taquin), la plaque d’immatriculation de la première voiture de droite correspondrait à la date réelle de la mort de Paul (ce qui nécessite bien sûr cette fois-ci l’acception de l’hypothèse de son accident de 66).

*Contrairement au vinyl de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (album  marquant l’apogée artistique des Beatles), qui était pressé de telle façon à revenir toujours au début après le dernier morceau, et permettant ainsi d’écouter le disque à l’infini, Abbey Road se termine quant à lui sur une chanson inachevée, qui s’est retrouvée accidentellement à cet endroit suite à un découpage des bandes magnétiques. Faut-il y voir un symbole ???

 

Publié dans Albums cultes

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U
<br /> <br /> Je ne sais pas si c'est mon prof de philo qui se cache sous ce blog, mais en tout cas je ne pensais pas que c'était possible d'avoir d'aussi bons goûts musicaux, c'est comme un frêle radeau sur<br /> cette horrible vague actuelle de musiques sans fond et superficielles, et franchement ça soulage énormément !<br /> <br /> <br /> (PS : Ce 20 décerné aussi joliment à Abbey Road me met presque la larme à l'oeil :'D)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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