Album culte: The Rolling Stones "Exile on Main Street" (1972)

Publié le par Megalo Paul

      

   

    Enregistré entre 71 et 72, ce double album culte est d’abord le résultat d’un exil fiscal ; pour éviter de payer une somme astronomique à l’Etat britannique, les Stones s'évadent sur la côte d’Azur. Et pour ce déménagement, le groupe n’a choisi d’emporter que l’essentiel : le rock’n roll et le blues le plus primaire. « Exile On main street » pioche donc dans les racine de la musique américaine ; on y entend les riffs limpides du jeune Taylor mariés aux rythmiques diaboliques d’un Richards héroïnomane, des chœurs gospel sortis tout droit d’une église de Californie et des cuivres rugissants.  Aucun single évident, mais 18 titres sortis tout droit de l’enfer. L’énorme « Ventilator Blues » (et son motif implacable) côtoie la country la plus authentique (« Sweet Virginia »), le rock accéléré de « Rip this joint » laisse la place à des balades magnifiques, telle que ce « Let it be » stonien qu’est  « Shine a Light » (avec Billy Preston à l’orgue, celui-là même qui accompagnait les Beatles pour leur dernier classique).

 

  Les tensions au sein du groupe, les problèmes d’addiction diverses, ainsi que l’étalement des enregistrements dans le temps et l’espace (l’album, fruit de deux ans de travail, a finalement été mixé à Los Angeles) n’ont aucun impact sur la cohésion de l’ensemble. Un exil qui n’est finalement qu’un retour aux sources…du rock.

 

A écouter de préférence : On the road, Baby !
Note : 18/20

Anecdotes concernant l’album :
* La villa louée par le groupe, située à Villefranche-sur-mer (la villa Nellcôte) aurait été le quartier général de la gestapo locale pendant la seconde guerre mondiale.
* L’ingénieur du son Andy Johns avait installé un mini casino (une roulette et une table de poker) pour patienter entre les prises (Richards, notamment, s’endormait très souvent au moment de jouer ses parties de guitare)
* Mick Taylor quittera le groupe en 74 parce que son nom n’apparaissait pas dans les crédits, et cela malgré son implication dans l’écriture des chansons.
* L’addiction de Keith Richards aurait pour origine un accident de Karting. Pour calmer la douleur, il aurait alors eut recours aux opiacés.
* L’album est loin d’être le préféré de Mick Jagger qui à l’époque regrettait le côté « régressif », brut de décoffrage et l’absence d’expérimentations (il se rattrapera avec le moyen « Goats head soup »). C’est d’ailleurs lui qui fera appel à la chorale gospel et aux excellents pianistes et organistes que sont Nicky Hopkins et Billy Preston. Il déplore aussi le mixage de sa voix, qui n’est pas du tout mise en avant et est parfois recouvert par les guitares et l’instrumentation « quasi-spectorienne » d’ « Exile… ». 
* L’album a été classé 7ème dans la liste des 500 plus grands albums de l’histoire du rock par le Rolling Stone magazine.

 

Publié dans Albums cultes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article