Certains n’auraient pas donné cher de la peau de ces jeunes anglais après le succès il y a un an de leur premier album. Combien n’ont pas réussi à confirmer tous les espoirs placés en eux ? Combien on succombé aux tentations offertes par le statut de la célébrité ? Combien ont vu leur inspiration étouffée par les drogues et la vanité ? C’est donc l’étonnement et une certaine admiration qui dominent à l’écoute de ces nouveaux morceaux. Les Arctic Monkeys ont gardé les pieds sur terre, et calés dans leurs baskets, ils ont relevé le défi du second album avec aisance, surpassant en cohésion et en intelligence, leur précédent opus. Le plus impressionnant avec « Favorite worst nightmare », c’est qu’il apparaît certain que le groupe a cherché à évoluer, tout en gardant sa fraîcheur, en restant authentique et en ne faisant aucune concession musicale, ne cherchant pas à toucher un public plus large ou à tomber dans la facilité de la redite. La production impeccable de James Ford contribue à l’impression de maîtrise qui se dégage au fil de l’écoute ; le son s’est épaissi, les structures se sont quant à elle affinées. Aucune fioritures donc, et pourtant, une puissance d’impact que peuvent envier des groupes récents comme les Klaxons où Shit Disco, qui à grand effort de gadget sonores, n’arrivent pas à masquer un manque de créativité. La batterie se fait parfois tribale ("Do me a favour"), parfois sautillantes ("Fluorescent adolescent"), les guitares sonnent tantôt surfmusic ("Brianstorm"_le single minimaliste), tantôt tranchantes ("Old yellow bricks") quand elles ne sont pas noyées dans un écho spectorien digne des B.O de Morricone ("Only ones who know") ; l'alternance des climats fait ainsi la richesse d’un album puissant et plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Nul doute que ces singes savants ont encore un bel avenir devant eux, et ceci malgré le réchauffement climatique et la fonte de la calotte glaciaire.
Note : 16/20
A écouter de préférence : En soirée, sous la lumière des spots multicolores…
