Philippe Katerine et Divine Comedy (dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsation)

Publié le par Megalo Paul





  Je n’étais pas allé à un concert depuis un certain temps et c’est donc avec impatience que j’attendais cette soirée à l’affiche prometteuse. J’ai bien mis deux heures à me rendre compte que la troisième partie qui devait être assurée par Ray Davies (le légendaire leader des Kinks) avait été annulée. L’ouverture prometteuse de Duke Special, groupe irlandais composé d’un pianiste et d’un percussionniste, aux accents fortement mélodiques, fut suivie de « Barth », entité electro-pop sensée combler le vide causée par l’absence du grand Ray.

  La déception (grande je dois bien le dire) ne gâcha pourtant pas le spectacle qui allait suivre. Et il faut bien en effet parler de spectacle, quand on veut décrire un concert de Phillipe Katerine puisque la mise en scène y est presque aussi importante que la musique. L’effet comique des tenues du groupe (qui va du glamour classe au slip et col roulé rose en passant  par le costume égyptien argenté façon disco), le physique des musiciens (on jurerait qu’on leur a fait passé un casting avant la tournée : chaque membre campant un personnage à part entière) ne doit pourtant pas nous égarer au sujet de la prestation purement artistique mélange de cabaret post moderne et de musique robotique, millimétrée fortement dansante accompagnant le surréalisme des paroles. Le groupe ne triche pas, et l'on sent que tous les musiciens prennent du plaisir à jouer. Tout en maîtrisant parfaitement son sujet, Katerine, dans sa générosité, nous donne l’impression de nous faire vivre un moment unique. Le concert se clos 1h30 plus tard, dans la bonne humeur et par une déclaration d’amour à un poulet labellisé.

       C’est alors au tour de Neil Hannon et de sa « divine comédie » de nous faire chavirer les oreilles. Mais la barre est haute: l’ouragan Katrine est passée par là et c’est ce qui explique peut-être que le début du set a du mal à captiver l’auditoire. La musique est pourtant d’une qualité irréprochable : pas moins de neuf musiciens dont une violoniste et un violoncelliste sont présents sur scène. Les morceaux du dernier album (« the victory for the comic muse ») s'enchaînent avec bonheur, ce qui tend à confirmer la qualité mélodique du dernier opus. On restera aussi toujours admiratif devant la qualité de cette voix si grâve qui sort pourtant de ce petit bonhomme tout frêle. Alors bien sûr, on peut trouver que Divine Comedy devient de plus en plus un groupe pour "enseignantsqui lisent Télérama". Les musiciens sont beaucoup moins « sexy » que chez Katerine, et la musique aussi. Les chansons parlent de "dames d’un certain âge ", de religion et des guerres passées. Le clou semble bien être enfoncé lorsque Hannon en appel au twist et commence à effectuer quelques petits pas de danse que certains qualifierait de ringard. Mais c’est oublier à la fois l’esprit cabotin de celui qui a quand même écrit « Generation Sex » (hymne du libertinisme moderne s’il en est) et l’humilité d’un talent certain, dont la modestie qui contraste avec sa musique, transparaît encore d’avantage sur scène.


Publié dans Chronique concerts

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C
Mais aussi les talons aiguilles des musiciens,les chorégraphies mythiques de Katerine,sa petite barette dans les cheveux, l'incontournable"Toi t'es trooop V.I.P" et le final parsemé de petit coeur..Une folie plus qu'impressionante mais une seule chose à dire:VIVE KATERINE!
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