Think Tank de Blur (2003)

Publié le par Megalo Paul

    

   Cette critique, autant vous prévenir, manque peut-être de neutralité. J’ai en effet écouté pour la première fois cet album lors de vacances à l’océan avec des copains de longues dates et une fille dont je suis tombé amoureux. C’était bien. Pourquoi vous raconter tout ça? Parce que du coup, je ne sais plus si l’agréable euphorie, la sensation de douceur et de tranquillité qui se dégage à chaque écoute de ces 14 chansons, viennent des souvenirs qui les accompagnent ou s’ils résident dans la musique en elle- même. Ce problème est d’ailleurs peut- être celui de toute critique artistique :le sentiment esthétique, s’il se veut universel, est pourtant nécessairement à rattacher à une histoire individuelle et aux conditions dans lesquels il s’est formé.

Mais ce Cd, je l’ai prêté plus tard à un ami, (qui n’est pas parti en vacances avec moi) et qui lorsque je lui ai de mandé ce qu’il en pensait il m’a dit (je rapporte ces propos) « Ce disque redonne le sourire. Il rend zen ».Alors je crois finalement qu’il y a bien quelque chose de lumineux qui appartient en propre à cet album.

Tout d’abord, « Think Tank » est une œuvre pacifique. Les constats sociaux, l’engagement du chanteur Damon Albarn contre la guerre en Irak se font déjà sentir au premier abord (La pochette où deux individus en scaphandre tentent pourtant de s’embrasser, le jeu de mot du titre) . Mais c’est surtout la musique qui se fait détentrice d’une réelle chaleur appelant à la fraternité des peuples. Là où l’entreprise d’un engagement politique aurait pu résider dans la provocation d’un sentiment de révolte, de colère ou de tristesse il en ressort ici un véritable optimisme et un appel à l’amour dans une simplicité qui exclut tout discours pathétique. Blur nous pousse à oublier les frontières en mélangeant les genres, les registres aux services de très bonnes chansons. L’incroyable diversité (des percussions enregistrées en Afrique dans une chansons folk, de l’électro dans du punk, des ambiances, du jazz…) ne nuit pourtant jamais à l’unité de l’ensemble. C’est ce qui fait sa grande force, contrairement aux deux précédent essais du groupes assez inégaux et dispersés, mais qui apparaissent aujourd’hui comme des passages obligés pour arriver à la maturité d’un Think tank. L’aventure Gorillaz semble aussi avoir apporté cette ouverture musicale qui fait l’universalité de l’album. Le groupe n’a d’ailleurs plus grand choses à voir avec les jeunes prétentieux de la Brit pop opposés dans une guéguerre (montée par les journalistes) contre la fratrie Gallagher d’Oasis à la fin des années 90. Blur a su évoluer, grandir, prendre des risques pour livrer cette année un grand disque. Par ces temps de neige et de grisaille post Noël, Think tank est un remède psychologique efficace. Il reste de plus « l’album photos » de mes vacances ainsi que votre source personnelle d’énergie zen. Et Oasis, ils ont fait quoi cette année ?

Note: 16/20
A écouter de préférence: en partant en vacances


Publié dans Megalopaulcritique

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